Podcast One Shot n°56 : Innommable de Christoph Boeckle
(Durée 01: 43 : 23)
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C'est la rentrée ! Et pour débuter notre neuvième saison quoi de mieux que l'horreur métaphysique d'Innommable ? Dans ce jeu de rôle, disponible gratuitement sur le site de L'Impromptu, Christoph Boeckle et Sylvie Guillaume nous proposent d'incarner des gens ordinaires confrontés à des profondeurs lovecraftiennes. Jusque là, rien de très original... mais...
Avec Dorian, Emmanuelle, Flavie, Maxime et Fabien, nous tombons dans l'antre de la source, en incarnant des scientifiques prisonniers d'un observatoire astronomique isolé. Et tandis que Christoph Boeckle maintient que son jeu n'est pas satisfaisant, Fabien Hildwein y voit au contraire une illustration parfaite du fameux vide fertile. Certes, le système d'Innommable amène les joueurs à décrire des événements toujours plus... loufoques. Mais "le loufoques" et "l'horreur métaphysique" sont deux choses bien distinctes et c'est sans doute cela qui ne satisfait pas Christoph. Un jeu inachevé, mais un superbe objet d'étude, voici, pour le moment, le statut d'Innommable.
Bonne semaine à tous ! Bonne rentrée à tous ! Portez-vous bien et, surtout, jouez bien !
On a enregistré le podcast sur la sécurité émotionnelle depuis et je dois dire que j'ai l'air d'un blaireau sur ce podcast à ce sujet. Je ne suis pas fier de mon manque de recul face aux interrogations légitimes de Maxime.
RépondreSupprimerBref, Maxime Mea Culpa. "Maxime a raison" c'est tout ce que j'ai à dire. On aura l'occasion d'en reparler très vite. ;) Bonne rentrée à tous !
Pour ce qui est de la grandiloquence, je me pose la question de la répartition des dés. Christophe indique certaines règles pour choisir le nombre et la nature des dés qui seront disponibles dans la partie. Une manière de limiter l’effet de grandiloquence et d’exagération est de limiter le nombre de d8 et surtout de d4. Après tout, on peut très bien jouer à Innommable avec un seul d4 et deux ou trois d8, même a 4 joueurs. Cela va limiter les incursions les plus manifestes du fantastique. A l’écoute du podcast, on a plus l’impression que la répartition des dés a été plus ou moins équivalente entre les différentes natures de dés (à confirmer par les participants). Ce qui induit nécessairement des parties plutôt grotesques de surenchères. Cela pourrait être un élément à apporter à la base d’Innommable, des exemples de répartitions des dés pour des effets attendus différents (une répartition équivalente pour une aventure débridée, une répartition très inégale pour quelque chose de plus angoissant et moins fantastique).
RépondreSupprimerBonne nouvelle saison !
Pour information, j'ai bien suivi les règles qui prévoient de mettre moins de d4 que de d8, moins de d8 que de d12 et moins de d12 que de d20. Donc on avait 2/3 d4 et le reste à l'avenant, jusqu'à 6/7 d20 (de mémoire).
SupprimerCela dit, je crois que tu as tout à fait raison, sans doute qu'Innommable bénéficierait beaucoup de diminuer très fortement les d4 et les d8. Ça donnerait sans doute un jeu beaucoup plus en ambiance et en impressions fugaces. J'avais testé des choses dans ce sens-là sans arriver à des résultats concluants.
Merci pour cette réponse, Fabien !
SupprimerUn grand merci à toute l'équipe pour ce retour détaillé sur un jeu fascinant !
RépondreSupprimerPodcast très intéressant, le debrief comme l'a fait remarqué Dorian est très intéressant, et Innommable me semble avoir un potentiel certain.
RépondreSupprimerMais comme dit au dessus peut être qu'un certains cadrage peut éviter les le côté "grand guignol" que vous avez perçu dans votre partie.
Par ailleurs, si ça c'est un peu réduit suite à votre retour, la description du jeu m'avait beaucoup rappelé Ten Candles, notamment par son format très cadré et contenu, qui a ma préférence en ce moment... Il va falloir que je m'y frotte :)
Hello!
RépondreSupprimerD'accord avec vous sur plein de points! Je ne joue plus avec la règle de relance sur un accès de "folie", les joueurs ne se donnent plus de dés (question de logique et d'escalade de la loufoquerie), j'utilise une feuille de perso avec des rappels, il y a trois attaches par perso et il y a des d6 (désolé Romaric... d'ailleurs avec Flavie vous aviez testé une version vachement plus récente chez nous à Yverdon!)
Il y a clairement un souci avec le jeu quand ça bascule du mystère à l'action, comme plusieurs l'ont remarqué. Comme quelqu'un le relève très justement, à la base je voulais émuler "comment je joue à Cthulhu avec mes potes". Ensuite j'ai eu envie de faire autre chose... et ça se sent, y a des contradictions. Par contre, le fait qu'on devienne puissant en s'adonnant au surnaturel est complètement assumé et me semble par ailleurs cohérent avec Lovecraft (alors que c'est le contraire dans l'Appel de Cthulhu), du moins si on se permet de concevoir que l'on ne joue peut-être plus un *protagoniste* lovecraftien, mais un personnage secondaire... À propos, je bannis aujourd'hui Lovecraft/lovecraftien, parce que la plupart des rôlistes n'y voient pas la même chose que moi et que ce n'est de toute façon plus ce que je cherche à faire (en plus ce mec était raciste *même aux yeux de ses contemporains*, sexiste, etc. je crois qu'il n'y a pas besoin que je le mette en avant…)
Sinon, il y a plusieurs choses qui sont reprochées au jeu qui figurent néanmoins dans le texte : conflit PJ vs PJ (pas de lancer de dé), exemples d'attaches (même si je n'insiste effectivement pas autant que Romaric le fait sur les attaches humaines, qui fonctionnent vraiment bien en effet), exemples d'application des règles. Et, en parcourant le manuel, vous auriez constaté que le qualificatif "du destin" n'existe pas (pas de bol du destin, pas de liste du destin et pas de maître du destin, j'ai un sens de l'esthétique, svp!) Tout cela n'est nullement grave, mais ça vaut peut-être la peine d'avoir quelqu'un qui vérifie le bouquin (surtout quand il est court) en cours de podcast en absence de l'auteur-e?
Ce qui manque clairement dans le texte de la version 008, c'est une explication cohérente que tout événement paranormal doit émaner de la source (le concept technique, donc). Un joueur ne peut raconter un monologue que s'il a un rapport plausible avec les symptômes au moment de son énonciation. La source se développe elle aussi dans le sens des monologues et des symptômes énoncés. Avec ça à l'esprit, on tisse plus facilement un récit commun. Et on arrive plus difficilement à une fin où on a une "magie de glace", "une magie du feu" et "une magie cannibale", puisque la magie à la mode fantasy ou les pouvoirs de super-héros n'existent pas, seule existe la source, un aspect jusque-là inconnu de la réalité et qui remet en cause toute notre conception du monde. D'ailleurs, vu la situation que Fabien a fait jouer, qui fait intervenir le froid comme élément prépondérant, on aurait pu discuter si Flavie ne s'était pas rangée du côté de la source en devenant une reine de glace (son personnage possédée par la source?), ce qui est une manière de "tuer" son perso volontairement.
Une façon de régler la loufoquerie d'innommable est de jouer avec 1 ou 2 PJ (moins d'esprits créatifs autour de la table). Dans mon expérience, 4 PJ c'est très souvent très barré!
Sphynx règle en partie ce problème de prolifération d'idées chaotiques, et ce de manière élégante, puisque les joueurs peuvent tenter de deviner des révélations que le MJ fera, ce qui les incite à rester dans la logique de la ruine.
Voilà quelques idées si quelqu'un veut tenter. Aucune idée si je mettrai un jour une nouvelle version en ligne, ça me fatigue rien que d'y penser...