jeudi 15 décembre 2016

Podcast JDR : Le Jeu et la Liberté



(Durée 03 : 08 : 36)
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14 Novembre 2010. Au cours d'une émission télévisée, Colas Duflo déclare (au sujet de gamers photographiés à la Gamescom) : "ils ont des têtes d'abrutis, ce sont des nolife, alors..." . Par ces propos provocateurs, il souhaite illustrer l'idée que le jeu exerce sur l'humain une fascination rendue visible sur cette image. Mais le présentateur le coupe et Colas n'aura pas le temps de faire le contrepoint de ce constat initial. Noyé sous le verbe prétentieux d'Enthoven, les propos tenus passent pour de la condescendance envers tous les joueurs.

Comme le suggère la parodie ci-dessus : cette émission 
est plus dégradante pour les philosophes que pour les gamers.

Pour Colas Duflo, les recherches sur le jeu sont terminées. Et pourtant, avec Le jeu de Pascal à Schiller et Jouer et Philosopher, le philosophe offre aux joueurs que nous sommes deux ouvrages majeurs, pédagogiques, accessibles et bien loin de la tonalité pompeuse d'Enthoven. Colas Duflo propose tout simplement d'articuler la Liberté et le Jeu et découvre ainsi l'une des meilleures définitions du jeu qui soit aujourd'hui.


Avec Colin, Flavie, Pierre, Valentin et Darky (qui n'est pas d'accord avec Fly), nous donnons d'abord nos définitions de la Liberté ou des libertés. Puis, nous mettons à l'épreuve nos définitions du Jeu ou des jeux. En suivant le plan du livre Jouer et Philosopher, nous résumons quelques points défendus par des philosophes, avant de discuter la définition proposée par Colas Duflo lui-même.

Nous prenons des vacances, certes, mais nous vous laissons de copieux podcasts, ce mois-ci. Nous nous retrouvons le Jeudi 5 Janvier. D'ici là portez-vous bien et, surtout, jouez bien ! Joyeux Noël !

11 commentaires :

  1. Antoine Morgenthaler15 décembre 2016 à 14:25

    Quelque chose me frappe à l'écoute au moment où vous parlez en détails DU jeu (j'ai perdu). LE jeu, c'est un superbe exemple de gameplay émergent, voir vide fertile en fait non?

    En soit il n'y a aucun espace de liberté dans ses règles. Aucun choix, ce n'est qu'une mécanique automatique, si tu y pense alors tu perds. On ne contrôle pas ses pensées, donc à priori ce n'est pas un jeu.

    Mais dans la pratique, l'objectif n'est pas tant d'éviter de perdre, que de faire perdre les autres aussi. Et la on choisit qui on va faire perdre et de quelle façon. On cherche autant à montrer aux autres qu'on pense à eux, mais aussi à faire rire par la façon dont on va le faire.

    Donc même dans le cadre de règles dont l’énoncé strict semble n'offrir aucune liberté et aucun jeu, une sorte de vide fertile (de ce que j'en ai compris) peut émerger dans la pratique. Dans ce cas un vide fertile autour du comique de répétition entre autres.

    La liberté n'est pas que l'espace laissé par les règles, mais aussi parfois l'espace laissé en dehors ou au delà des règles, la façon dont on va les dépasser, les modifier, les interpréter. Le méta-jeu, les règles maisons ou le fait de tricher sont un peu de cet ordre là.

    LE jeu est aussi un bon exemple d'une énorme différence entre la lettre des règles et leur esprit je pense.

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  2. Intéressant ce sujet, comme souvent. J'avais l'impression en écoutant et en réfléchissant de mon côté que vous effleuriez quelque chose d'énorme mais sans arriver à le saisir vraiment... dommage :)

    La vie serait donc un jeu auquel on a pas décidé de jouer ?

    (Par contre, invoquer Spinoza pour dire que, en gros, les gens de la manif pour tous sont des abrutis, j'ai trouvé ca un peu court...)

    Bonne continuation en tout cas !

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  3. Je n'ai pas encore pu ecouter le podcast mais le theme me fait penser a une analogie qu'affectionnait une de mes profs de francais.

    Quand on met une clef dans une serrure et qu'il subsiste assez d'espace pour que la clef bouge on dit qu'il y a du "jeu" entre la clef et la serrure.

    Ca montre illustre bien cette idée que le jeu resulte d'un cadre contraignant qui laisse neanmoins une part de liberté.

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  4. Eh ben moi je me posais une question.

    À un moment un des gars dit "on est libre de tricher au jeu".
    Ce que je trouve faux. Pour ma part je distingue Lois et Règles. Selon moi la liberté c'est la reconnaissance de lois et la décision de les suivre ou de les violer. Mais une règle est immuable.

    Dans un jeu si on transgresse une règle on ne joue plus "ce n'est pas du jeu".
    (Après si on joue sur les mots en physique on parle de lois et pas de règles du coup dans ma théorie on peut voler sans assistance...)
    Du coup on est libre de jouer mais dans le jeu nous ne sommes pas libres.

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  5. Oui... POUVOIR violer les règles, c'est CA la liberté !!!

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  6. Bah si, par rapport aux règles sociales : coucher avec la femme de son patron, conduire en état d'ivresse, cambrioler une banque. Transgresser ces règles (ou "lois" selon ta définition) te fait ressentir, par contraste, le sentiment de liberté :)

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    1. Oui c'est ce que je dis les lois. Pour la vie sociale ça fonctionne.

      Mais les règles que ce soit d'un jeu ou tout simplement nos limites humaines sont inviolables. Donc si la liberté vient de pouvoir violer une règle la liberté n'existe pas.

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  7. En termes absolus, non. Les lois de la physique m'interdissent de bouger mon bras plus vite que la lumière... mais quel est l'intérêt de ce constat ? Une fois que tu as dit ca, tu fais quoi ?

    Bonne année !

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    1. Ben du coup on change MA définition de la liberté, ça n'est plus la reconnaissance de règles et la décision de les appliquer ou pas.
      ça devient la reconnaissance de règles et la décision de ce que je peux faire avec ou pas.

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