lundi 24 mai 2010

la métaphysique chrétienne : inspiration pour Sens ?

Comme me l'avait suggéré Romaric, je me lance dans une série d'articles sur le christianisme – en tant que possible source d'inspiration dans Sens, et, d'une manière plus générale, en tant que "philosophie" religieuse.
(quelques mots pour expliquer cette démarche : Romaric (l'auteur du jeu de rôle Sens) a su que j'étais entré au séminaire catholique d'Orléans cette année. Je suis actuellement en première année de cycle de discernement (ce qu'on appelle le "cycle de philosophie"), qui dure deux ans et durant lequel on nous fait réfléchir à notre vocation : en effet, comme l'engagement que l'on prend en étant ordonné prêtre est définitif, on nous fait looonguement réfléchir auparavant, pour être s'assurer qu'on ne se trompe pas, qu'on a bien les capacités pour la prêtrise et qu'on ne sera pas malheureux en étant prêtre.
Au cours d'une discussion quelque peu passionnée que nous avons eue, l'idée est donc venue de faire une réflexion sur la métaphysique de Sens, d'un point de vue chrétien.)

N'ayez crainte, je ne vais pas me borner à ces articles, je pense par exemple publier bientôt un portrait de PNJ possible pour Sens Renaissance, ou d'autres billets sur la littérature, ou bien du BG proposé... J'attends pour cela d'avoir acquis le deuxième tome "Sens Mort", ce qui ne saurait tarder maintenant, je pense.
(N.B.: depuis le moment où j'ai rédigé cet article, j'ai reçu le deuxième tome. Cependant, je n'ai pas voulu modifier le présent billet, d'une part parce que cela évite de faire des spoilers pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, d'autre part parce que je ne pense pas que ce deuxième tome remette en cause les élucubrations de votre serviteur, je n'ai pas repéré de contradictions flagrantes. En outre, le dernier paragraphe, qui a été ajouté plus tard, a été rédigé après avoir parcouru le livre. Et puis, je suis reste fidèle à ma flemme légendaire ;) ...)


Bref, pour revenir au thème du Christianisme (et puisque le Christ se disait berger, je n'hésite donc pas à dire "revenons à nos moutons..!"), j'ai l'intention de développer trois sujets, du plus large au plus restreint : en premier lieu, la métaphysique et l'ontologie chrétienne, telle que je la connais actuellement (ce qui ne va pas chercher loin, vu que je commence à peine mes études au séminaire !), suivi d'un second billet sur le christianisme et le déterminisme (puisqu'il s'agit d'un thème important dans Sens) et enfin une réflexion par rapport au double monde ("réel"/"Ombremonde") sous le regard de Chrétien que je suis.


Je pense par ailleurs développer dans un quatrième billet une théorie un peu "hors norme" à propos de la foi dans Sens. Je me rappelle en effet qu'au cours d'une discussion, Rom' me disait :
"Sens ou Dieu, c'est la même chose pour moi" (ou quelque chose d'approchant), et d'ajouter encore : "Sens a pour but de rendre la foi au gens sans recourir à la religion".





Giovanni Battista Gaulli,
dit Baciccio (1639-1709)
La Force et la Charité, vers 1667



Et puisque nous parlons de foi, je vais profiter de la transition pour introduire ce premier billet sur la métaphysique chrétienne en partant de la profession de foi officielle de l'Eglise catholique : le credo.

Je me base sur le credo dit "symbole de Nicée-Constantinople", établi en 325 ap.J.C, sous le Concile réuni par constantin Ier, empereur Romain. Je le choisis parce qu'il est davantage développé que le credo des apôtres, donc plus complet et plus explicite sur la foi chrétienne. Les croyants le récitent régulièrement lors des offices eucharistiques.
D'autre part, je m'appuierais également – pour tout le cycle d'articles, c'est-à-dire celui-ci et les suivants – sur l'encyclique "fides et ratio", écrit par le Pape Jean-Paul II en septembre 1998
(que vous pourrez lire ici : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_15101998_fides-et-ratio_fr.html, si cela vous intéresse ; mais il vous faudra prévoir une bonne dose de temps pour ce faire ! Il faut aussi préciser que ce texte est très Cartésien, dans un monde qui pourtant est davantage Kantien, désormais... il y a donc un certain anachronisme, selon moi, dans ce texte.)

J'ai conscience que cette introduction, assez longue et lourde, peut être rébarbative à lire (je ne vous en voudrais pas si vous en sautez une partie !) et je propose donc que nous abordions enfin joyeusement notre sujet avec un certain enthousiasme, et même un enthousiasme certain !

Le credo commence ainsi :
"Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible."
Et déjà, nous pouvons nous arrêter sur une indication fondamentale pour la foi chrétienne, autant que pour la métaphysique chrétienne : il existe deux univers, l'un visible, l'autre invisible. Nous y reviendront, dans un prochain article.




La lutte de Jacob avec l'ange.
Gravure peinte de Gustave Doré, XIXe s.


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"
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles (...) Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. (...)Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes. (...) "
Ici, nous entrons dans une ontologie particulière.
Pourquoi dis-je qu'il s'agit d'ontologie ? Bien sûr, l'ontologie traite de l'étant, et Dieu, en tant qu'être supérieur, est donc un sujet d'étude intéressant pour celle-ci. Mais plus encore, Dieu lui-même se désigne à Moïse comme celui qui est. (Exode, chapitre III,14).
Je suis l'être nous dit-Il. Je suis Celui qui Est à la première personne : Celui qui fonde.
Mais il y a là, encore une autre astuce : les conjugaisons n'existent pas en hébreu ! Il n'existe que deux modes de variation des verbes : l'accompli (qui vaut pour tous nos modes de conjugaison au passé) et l'inaccompli, c'est-à-dire ce qui est en train de se dérouler, mais qui n'a pas fini de se dérouler. On peut donc traduire la Parole que Dieu adresse à Moïse comme suis :
"Je suis Celui qui Sera", ou encore : "Je serais qui je serais".
Cela souligne deux choses dans l'ontologie divine : Dieu "sera" toujours, il ne cessera jamais d'exister. Il n'a pas de fin. De plus, il est "éternel", au sens qu'il ne subit aucun changement, que rien ne peut l'altérer (certains y voient d'ailleurs une contradiction avec le fait que Dieu change parfois d'avis dans les récits bibliques, renonçant parfois au châtiment pour accorder son pardon.)
Le fait qu'il existe un Être éternel et immuable n'est pas très important pour la métaphysique globale (par exemple, c'est moins intéressant, dans un jeu de rôle, que de s'interroger sur l'existence de deux mondes, l'un visible et l'autre invisible..?) Et pourtant...
Si un Dieu éternel, immuable, inamovible, immortel et illimité dans le temps (parce qu'il échappe au temps, il est en-dehors du temps qu'il a créé -cf. la Genèse.) donne à l'homme une mesure : nous sommes des êtres finis, mais nous ne sommes pas seul dans l'Univers ; il existe un Être infini !

Retournons donc à la Trinité : je reviendrais sur le fait que l'Esprit "a parlé par les prophètes" plus tard. Contentons-nous pour le moment d'observer que le Père, le fils, et le Saint Esprit sont "de même nature". Cette traduction est très approximative puisqu'en latin, la formule dit qu'ils sont consubstantiels, c'est-à-dire qu'ils ne forment qu'une seule substance...
Quid, donc ?
Beaucoup de gens reprochent au chritianisme cette contradiction, qui est de se prétendre monothéiste, alors que l'on adore "trois dieux en un". Pour cela, il faut d'abord rappeler que dans l'Ancien Testament (la Bible juive), les "Elohistes" écrivent le nom de Dieu ainsi :"ELOHIM" : c'est un pluriel.
Mon interprétation, pour le moment (et qui aura peut-être changé quand j'aborderais la théologie !) de ce fait est qu'en réalité, les hébreux croient à l'existence de Dieu, et de l'Esprit de Dieu, celui-ci étant différent de celui-là (cf. la Genèse, chapitre I,2 : "La terre était informe et vide (...) et l'Esprit de Dieu planait sur les eaux".)
En réalité, ce que nous traduisons par "Esprit", se disait en grec "Pneuma" qui signifiait "Souffle" (sens véritable du mot hébraïque) : il y a donc à l'origine Dieu, et le "Souffle de Dieu" qui planait.

A ces deux entités, les chrétiens croient qu'une troisième se joint : le Fils, le Christ Jésus. Et ces trois personnes sont "consubstantiels"... Cela veut dire qu'ils forment "une seule et même substance". Quid ? En philosophie, on recourt à l'expression de "substance" pour désigner un être (une "chose") qui d'une part est une entité entière et autonome, "qui se tient par lui-même", c'est-à-dire qui n'a pas besoin d'un facteur extérieur pour exister. Ainsi en est-il, par exemple, des planètes, ou d'une molécule d'eau. Et d'autre part, cet être est "entier et unique", on ne peut pas le "séparer" ni en ôter une partie. Par exemple, une substance chimique comme l'eau est une substance, au sens où, si l'on en retire un des atomes qui la composent, ce n'est plus de l'eau, cela devient autre chose.
De même, nous chrétiens croyons que si on retirait l'une des personnes de la Trinité, Dieu ne serait plus Dieu.
Dit d'une autre façon, Dieu n'est Lui-même que lorsqu'Il réunit les trois Personnes divines dans une relation d'amour réciproque immuable.
Il est donc un seul Dieu en trois personnes, et, pour le comprendre, on peut donc le comparer à la molécule d'eau, qui n'est molécule d'eau que si ses trois atomes sont liés.




Michel Ange, "Le jugement dernier"
chappelle Sixtine, aile.

Cette conception de la "substance divine" n'est pas exclusive : une réflexion sur l'amour humain permet d'étendre ce principe ontologique à l'homme. Nous lisons dans la bible que lorsque Dieu présenta sa compagne à l'homme, celui-ci s'écria : "C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair." (Genèse, chapitre II, 24.)
S'ils deviennent "une seule chair", un seul être, une seule substance, c'est que l'acte d'amour entre l'homme et la femme, acte renouvelé chaque jour, les unit jusqu'à les confondre, un être en deux personnes, de la même manière que Dieu est un être en trois personnes. Quoique je serais tenté ici d'essayer d'équilibrer les comptes, en trouvant une troisième personne à associer à l'homme et la femme (il serait facile, par exemple, de prétendre que l'enfant, fruit de leur amour, serait cette troisième personne !), je préfère m'en dispenser (mes connaissances théologiques sur ce sujet étant insuffisantes.)
Avant de continuer, je voudrais préciser quelque chose à propos de l' "acte d'amour" : il ne s'agit pas de l'acte sexuel, bien que celui-ci en fasse partie. L'acte d'amour comprend en effet non seulement cet aspect sexuel, mais aussi un aspect davantage spirituel, qui est le mouvement dans lequel chacun s'engage envers l'autre et offre sa vie (c'est-à-dire son temps de vie !) à l'autre. On pourrait écrire amour avec un grand A, mais je préfère différencier l'acte d'amour humain d'avec l'Amour divin.
Pour résumer, j'entends par "acte d'amour" l'engagement autant corporel que spirituel de chaque personne du couple envers l'autre.
Cette métaphysique de l'amour qui fait que deux êtres deviennent un seul, est un fondement important de la foi chrétienne. On dit souvent que l'"union fait la force". Ici, l'union de l'homme et de la femme fait la force spirituelle, et elle est ontologiquement transcendante.

"J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen."
Ici, je ne vais pas m'apesantir, mais je souhaite tout de même inviter le lecteur à une réflexion personnelle sur ce que peut signifier, philosophiquement et métaphysiquement, le fait que la mort ne soit pas inéluctable. Bien sûr, cela est associé au concept de "monde invisible", sur lequel j'avais dit au début de cette réflexion, que je reviendrais dans un autre article.
Mais cela donne à la vie et à la mort des significations particulières...








Raphael,
La Transfiguration (désolé, je n'ai pas trouvé la date..)


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Comment s'inspirer de tout ceci dans Sens Renaissance ?

Les réflexions qui vont suivre ne concernent que le premier tome de Sens Hexalogie. Il sera sans doute possible de les étendre aux tomes suivants, mais je préfère ne pas m'avancer avant de les avoir lus avec attention.

En partant de la Trinité, substance en trois personnes, il nous est possible de faire une analogie impliquant les différents niveaux de personnes dans Sens Renaissance.
Ceci, plus qu'un "background" pourrait être une "aide-de-jeu" permettant d'imaginer comment gérer les relations interpersonnelles dans Sens, afin que le jeu profite d'une immersion profonde.
(Je rappelle par ailleurs qu'étant moi-même croyant, j'ai une approche particulière de la question, qui pourrait sembler étrange à un non-croyant, ainsi d'ailleurs qu'à un croyant non-rôliste. Mais j'espère ne choquer personne pour autant, je propose, c'est vous qui disposez comme vous l'entendez !)


La relation MJ/Sens –Cellulis –Bugs

Nous avons constaté que Père, Fils et Esprit se fondait en un seul être divin. Le but est ici d'établir un simulacre de situation relationnelle de ce type
– simulacre, parce qu'il nous est impossible de comprendre humainement la nature réelle de cette relation divine, même si nous savons qu'elle passe par l'Amour entre les trois Personnes, nous ne pouvons donc que tenter de nous en rapprochant, mais ce ne sera qu'une imitation, guère plus ! –

Il faut donc commencer par oublier l'approche selon laquelle le MJ et les joueurs (les Cellulis) sont en concurrence. D'ailleurs, il convient d'aller encore plus loin, d'opérer un vrai renversement : Sens et les Cellulis ne sont plus des ennemis.
Oui, oui, vous avez bien lu : Sens et les Cellulis collaborent, ils ne seront désormais plus conçus comme des concurrents. Il vous faudra simplement considérer que leur collaboration est unilatérale (Sens aide les Cellulis à explorer le monde, mais n'exige rien d'eux, tout au moins rien dans l'immédiat, même s'il attend d'eux qu'ils rejoignent son idéologie de la logique !)

Ce que je développe ci-après est une hérésie, comprenons-le bien. J'espère que cela ne choquera pas les croyants qui me liront, et que cela ne donnera pas aux non-croyants des idées bizarres sur la religion. Mais je pense que continuer dans cette voie peut être intéressant pour ces derniers, car cela permet de faire de la philosophie de la religion, et de mieux comprendre un certain contenu de la foi chrétienne à propos de la Sainte Trinité :

Sens – ou plutôt le Meneur, est placé dans le rôle de Dieu, le rôle du Père créateur du ciel et de la terre (créateur du visible et de l'invisible !).
Le Cellulis – c'est-à-dire le joueur – prend le rôle de l'Esprit, car il est invisible dans le monde de Sens (le monde des Bugs.) Mais il influe sur ce monde grandement : en effet, il est la volonté même (le vecteur d'intentionnalité) du Bugs qu'il contrôle.
Celui-ci devient le Fils de la Trinité, car il est celui qui agit dans le monde, et qui manifeste la volonté de l'Esprit.

Le but est donc que la Volonté du Père, transmise par l'Esprit, doit se manifester dans le Fils pour changer le monde.
Cela veut dire que le Fils doit connaître la Volonté du Père, or c'est impossible en début de partie, puisque les joueurs ne connaissent pas les intentions du Meneur.
Mais c'est précisément le but de Sens (premier du nom) que d'amener les joueurs à partager sa vision du monde. L'Esprit a donc pour tâche de deviner la Volonté du Père (le Cellulis doit apprendre à connaître la logique Sensesque – ou Sensienne.) et l'adopter (ou s'en libérer !) ce qui est le but final du jeu Sens Hexalogie.

Comment entrer dans cette logique de relation ? Le Meneur doit annoncer de manière détournée qu'il est Sens, et qu'il est Dieu. Il ne doit cependant jamais le dire explicitement. Il doit faire sentir aux joueurs qu'il forme avec eux et leurs personnages une hiérarchie métaphysique qui gouverne le monde. Ceci est, en définitive, un aspect prégnant de tous les jeux de rôles répondant au schéma MJ-joueurs-PJ (Meneur de Jeu-joueurs-Personnages des joueurs).

Allons plus loin : Le but de Sens est de convertir les joueurs à sa logique. Il veut donc établir avec eux une communion de pensée. Il veut opérer une fusion spirituelle dans laquelle les joueurs deviendront eux-mêmes des "Tu", des Sens.
Cela veut-il dire qu'il cherche, finalement, à créer avec les joueurs une unité consubstantielle ? Veut-il former une nouvelle trinité païenne, dans laquelle Sens et les joueurs du jeu de rôle Sens ne formeront plus qu'une seule substance en autant de Personnes appelées à réformer le monde pour le rendre conforme à la Volonté Sensienne ?
Les joueurs se retrouveront-ils piégés dans cette substance unique qui préfère la Logique à l'Amour ?

C'est pour mettre en place cette dynamique – plutôt macchiavélienne que macchiavélique –, que le MJ pourra utiliser les idées exposées ci-dessus, ainsi que les suivantes...


illustration apocalyptique postmoderne,
auteur inconnu.


La relation Bugs –Quadrilla de Life

De même que nous avons osé comparé la Sainte Trinité à la relation MJ/Sens –Cellulis –Bugs, nous pouvons comparer la relation homme-femme à celle de Bugs –Quadrilla de Life. Il est dit dans le livre de Sens-Renaissance que les Bugs n'ont pas d'ombres dans l'Ombremonde. Mais il est laissé entendre comme une hypothèse raisonnable que les Quadrilla serait en fait ce qui correspondrait à l'ombre des Bugs. Cela se vérifiera, ou pas, dans les prochains tomes de Sens. Mais on peut néanmoins partir de cette base pour une double réflexion théologique de la relation Bugs –Quadrilla de Life, comparée à celle d'Adam et Eve, et à celle de Caïn et Abel.
Le comportement des Bugs serait illisible dans la matrice de Cosmo & Rebirth et cela s'expliquerait alors parce que les Quadrilla ont leur propre initiative et un comportement qui leur est personnel (bien qu'ontologique : les Quadrilla de Life protégeant la vie en général, les autres Quadrillas protégeant l'aspect de leur rune, par exemple, les Quadrilla de Cosmo, l'ordre. Il n'est pas mentionné d'autres types de quadrillas, mais la matrice de cosmo & Rebirth ne fonctionnant que sur les deux runes retrouvées – correspondant à la Vie et à l'Ordre – il est sans doute raisonnable de supposer que les autres types de Quadrillas ne vont pas se manifester dans les premiers volumes de Sens !)

Mais, rappelons-nous, Adam et Eve, ont comme destin de s'attacher l'un à l'autre et de ne plus faire qu'un. Le Bugs ne doit-il donc pas finalement s'allier à un Quadrilla pour pouvoir vaincre ?
Cette question se pose lors des dernières Epreuves de Sens Renaissance : le Soulèvement de Terre, dans lesquelles les Quadrillas de Life annoncent qu'ils ne s'opposeront plus aux Bugs.

Kranisten, fait office de première victime de la lutte entre Bugs et Quadrillas. En ce sens, il rappelle la figure d'Abel, première victime d'un meurtre dans les textes bibliques, première victime de la tendance fratricide des hommes incarné par caïn, son frère aîné et bourreau, et, partant, préfigurant ce que notre humanité est encore aujourd'hui, à la fois victime et coupable – dans son ensemble – de la violence entre frères d'espèce...
Je m'interroge encore actuellement sur la manière dont peut être intégré ce symbole théologique de l'entrée du mal dans le monde, dans cette scène.
Mais je laisse déjà à votre inspiration ce couple d'idées : Adam-Eve /Abel-Caïn...


La relation Cellulis –Bugs

Je n'en dirais rien ici, car je compte la développer dans un prochain article du même cycle Sens /foi chrétienne. Voyez-y une annonce de mes prochaines élucubrations ;-)



En conclusion :
J'ai abordé ici un concept assez complexe (en tout cas pour moi-même au stade où j'en suis !), celui de l'ontologie divine et de la relation entre les personnes divines, en essayant de les simplifier au maximum sans tomber dans le simplisme. J'ai eu recours à certaines analogies (notamment la molécule d'eau) qui permettent de mieux comprendre comment nous pensons Dieu dans la religion chrétienne, mais qui ne sont guère que des comparaisons humaines, elles sont donc bien au-dessous de la réalité divine qui ne peut qu'échapper à l'intelligence humaine. J'espère que cela a été compréhensible !



2 commentaires :

  1. vous pouvez dorénavant télécharger l'article en fichier pdf, en cliquant ici :


    https://docs.google.com/uc?export=download&id=0B9bwiX0PyI15YjdDUld1Q25UWjVsendHNHRoQm1jRkdkMlVnPQ&revision=true

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  2. (apparemment le code html que j'ai mis autour du lien ne fonctionnant pas, il faudra copier/coller le lien...)

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